Primal soil est mon ode aux marques laissées par le temps et l'impermanence sur la peau du monde. Dans cette œuvre, j'ai capturé une surface de béton altérée, dans laquelle les taches de rouille forment leur propre rythme en tant que témoins silencieux de l'oxydation et de l'érosion. Les tons chauds de la rouille contrastent avec le gris froid de la tôle ondulée, créant une tension entre décomposition et immobilité.
Mon inspiration vient du mysticisme de Meister Eckhart, qui décrit le sol primitif comme l'origine de toutes les images et de tous les mots. En photographiant, je n'ai pas eu l'impression de faire, mais d'écouter, comme si la surface elle-même murmurait son histoire, façonnée par le temps, l'humidité et le silence.
L'atmosphère est terreuse, brute et contemplative. Dans l'esprit d'artistes comme Bernd et Hilla Becher ou de la sensibilité matérielle d'Antoni Tàpies, j'ai laissé la surface parler d'elle-même. Il ne s'agit pas d'une illustration, mais d'une invitation à la réflexion.
Ce qui fait la particularité de cette œuvre, c'est son ouverture. Elle ne force rien, mais invite à regarder, à sentir et à se souvenir. En tant qu'œuvre d'art accrochée au mur, elle agit comme un point d'ancrage visuel - un endroit où le regard se pose et où l'esprit est autorisé à vagabonder dans le non-dit.
Je suis un reporter indépendant qui se passionne pour la photographie abstraite, les voyages et les paysages... En savoir plus…