Primal soil est mon ode à l'impermanence, à ce qui reste lorsque le temps a fait son œuvre. Dans cette œuvre, j'ai capturé une peau de matière qui s'est lentement formée sous l'influence de l'érosion, de la rouille et du silence. La transition verticale entre les deux moitiés ressemble à une frontière : non seulement entre la forme et le vide, mais aussi entre ce qui était et ce qui n'est plus.
Mon inspiration vient de la pensée du philosophe allemand Meister Eckhart, qui voit dans le sol primitif la source d'où tout jaillit. Mais cette origine n'est pas propre ou neuve - elle est usée, éprouvée, stratifiée. En photographiant, j'ai été frappé par le fait que la beauté ne réside pas dans la perfection, mais dans les traces du passage.
L'atmosphère est méditative et terreuse. Dans l'esprit d'artistes comme Alberto Burri et de l'abstraction photographique d'Aaron Siskind, la matière est centrale. Ici, la surface parle : chaque fissure, décoloration et couche raconte quelque chose sur le temps, la décomposition et la résistance.
La particularité de cette œuvre est qu'elle ne se contente pas de montrer, mais rend tangible un sentiment de transformation silencieuse. En tant qu'œuvre d'art accrochée au mur, elle vous invite à vous arrêter, à regarder et à retrouver quelque chose de vous-même dans ce qui a presque disparu.
Je suis un reporter indépendant qui se passionne pour la photographie abstraite, les voyages et les paysages... En savoir plus…