Aux premières heures, lorsque le monde est encore suspendu entre la nuit et le jour, un panorama s'ouvre depuis la corne de brume, comme une promesse silencieuse. La Höfats se dresse, nette et anguleuse, dans l'obscurité, son arête marquante comme le chapitre ouvert d'un très vieux livre de montagne. Les ombres sont encore présentes dans les couloirs, comme si elles attendaient le premier souffle du jour nouveau.
Mais plus loin, la lumière du soleil matinal brûle déjà. Tel un voile doré, elle s'écoule sur le Grosses Krottenkopf, illuminant chaudement ses flancs et réveillant les rochers de leur torpeur nocturne. C'est un moment où les montagnes respirent - silencieuses, dignes, intemporelles. Les contours s'affinent tandis que le ciel s'éveille au-dessus d'elles dans de délicates teintes pastel.
Du sommet de la corne de brume, le monde semble vaste et pourtant familier. Là-haut, chaque élévation, chaque creux, chaque ligne abrupte devient une partie d'un ensemble plus vaste. Les Alpes de l'Allgäu se dressent là comme les témoins d'une éternité que nous ne pouvons qu'effleurer. Et pourtant, un seul rayon de soleil suffit à tout plonger dans une nouvelle lumière - une lumière qui nous rappelle à quel point le silence peut être vivant.
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