Nature morte avec le maquereau, Anne Vallayer-Coster
Cette œuvre raffinée et saisissante de l'un des plus grands peintres de natures mortes de la France du XVIIIe siècle célèbre l'arrivée du maquereau à Paris au printemps, lorsque les riches parisiens se régalaient des plus beaux spécimens de ce poisson délectable. Sur un parapet de pierre recouvert d'une toile de lin sont disposés un support argenté pour les cruches à l'huile et au vinaigre, une verrière en argent remplie de verres à pied en cristal, un citron, un brin de fleur d'oranger et une brioche (une riche pâtisserie) - aiguisant l'appétit du spectateur pour un festin simple mais somptueux.
Vallayer-Coster - estimée pour la vigueur de ses compositions, sa virtuosité en tant que coloriste et sa capacité magique à imiter la nature - explore comment la tonalité argentée globale de la peinture varie selon la matière et les reflets de la lumière - du verre et du métal à la peau mutable du poisson dodu, rendue de façon éblouissante par des touches de vermillon brillant et d'ocre près des branchies. Les reflets sont observés avec sensibilité, et la serviette ou la nappe blanche participe également aux nuances de la lumière, le tout suggéré avec la délicatesse du toucher du peintre. Le tissu damassé imite le type de lin que l'artiste aurait possédé : les initiales V et C sont brodées au petit point de croix rouge, ainsi que le chiffre 6, pour l'inventaire de la gouvernante du peintre.
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