Un calme matin d'automne s'étend au-dessus de l'Eissee dans l'Oytal, comme si le temps s'arrêtait le temps d'une respiration. Les pentes dorées des Alpes de l'Allgäu s'inclinent doucement vers l'eau, qui est claire et calme comme un morceau de ciel poli. Au-dessus d'elle se dresse le Grosse Wilder, à 2 379 mètres d'altitude, avec ses pics marqués et sa roche gris argenté - une sentinelle qui lit le vent et les nuages depuis des millénaires. Derrière lui s'étirent les groupes Hochvogel et Rosszahn, à la fois abrupts et sublimes, comme s'ils étaient les pensées sillonnées de la terre elle-même.
L'air porte l'odeur de la pierre froide et de l'herbe tardive, et chaque pas résonne comme une douce profession de foi en le silence. Le monde se reflète dans le lac : le vaste ciel avec ses délicates bandes de nuages, les flancs des montagnes aux couleurs de l'automne, leur ombre tranquille. Tout semble double, et pourtant aussi fragile qu'un rêve éphémère.
Là-haut, loin du bruit des vallées, l'Allgäu est un conteur patient. Il parle de randonnée et d'attente, de la lumière qui se pose sur la roche et du lien entre l'homme et le paysage. Et tandis que le reflet dans l'eau tremble sans que l'on s'en aperçoive, ce moment perdure - clair, vaste et plein de poésie silencieuse.
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