C'était l'une de ces journées fraîches et claires de l'automne qu'on aime tant en tant qu'alpiniste. Les premières neiges sont apparues sur les sommets, mais rien n'empêche de faire une randonnée dans les montagnes tyroliennes. L'air est si pur et si limpide que même les sommets les plus éloignés semblent tout proches. Et bien sûr, le Grossvenediger, aux formes nobles, avec son toit de glacier, est l'aimant qui attire involontairement l'œil. Il semble trôner au-dessus de tout, détaché du monde. Ce sont des moments à savourer, où l'on oublie le quotidien et où l'on n'a pas fini de regarder et de rêver. Que serait-ce de se tenir maintenant au sommet de cette montagne majestueuse ? À cette époque de l'année, dans ces conditions, personne n'y est allé. Il n'y a que moi, dans mes rêves.
Que reste-t-il de mes rêves ? Cette image. Même longtemps après la randonnée, elle me remplit de gratitude et d'énergie. Elle me permet de parcourir à nouveau le paysage, de la prairie alpine au premier plan, à nouveau sans neige, jusqu'au sommet et sa gigantesque corniche de neige, en passant par les arêtes et les sommets acérés et les glaciers aux nombreuses crevasses. Même la minuscule traînée de condensation, je n'ai pas voulu l'effacer - elle ne fait que transmettre encore plus clairement la grandeur et l'étendue de ce fantastique monde montagneux.
Photographe de nature de Bavière.. En savoir plus…