Les Romains pendant la décadence, Thomas Couture
Il a fallu trois ans à Thomas Couture pour achever Les Romains de la décadence dont les proportions trahissent de grandes ambitions artistiques. Il veut donner un nouvel élan à la peinture française et pour ce faire, il se réfère, de façon assez conventionnelle, aux maîtres de la Grèce antique, de la Renaissance et de l'école flamande. L'œuvre est une peinture d'histoire, considérée comme le genre le plus noble au XIXe siècle : elle devait donc représenter le comportement humain et transmettre un message moral. Cela a été expliqué par Couture lui-même, qui a cité deux lignes du poète romain Juvenal, (vers 55-c.140 après J.-C.) dans le catalogue du Salon de 1847 où le tableau était exposé : "Plus cruel que la guerre, le vice s'abat sur Rome et venge le monde conquis".
Au centre du tableau, Couture a placé un groupe de fêtards débauchés, épuisés et désillusionnés ou encore en train de boire et de danser. Au premier plan, trois hommes qui ne participent pas aux réjouissances enivrées : à gauche, un garçon mélancolique assis sur une colonne et à droite deux visiteurs étrangers jetant un regard désapprobateur sur la scène. Les statues antiques qui surplombent le groupe semblent également condamner l'orgie.
En plus d'illustrer un texte ancien, Couture fait allusion à la société française de son temps. Jacobin, républicain et anticlérical, il critique la décadence morale de la France sous la monarchie de Ju
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