Sur la plage de Koh Ngai, un longtail boat est allongé dans l'aube scintillante, capturé dans un silence monochrome. La marée basse s'est retirée et la mer laisse derrière elle un motif filigrané de sillons dans le sable mouillé. L'air est calme, à l'exception du souffle du vent qui donne vie aux Pha Phra, de longs rubans de tissu multicolores. Ils flottent avec force à l'avant du bateau, comme s'ils voulaient parler au vent. Il y a dans leur danse une dignité silencieuse, un souffle de spiritualité. Les pêcheurs les ont installées, non par ornement, mais par foi : comme des offrandes aux esprits de l'eau, comme des demandes de protection, de bonheur et de retour en toute sécurité.
Le bateau, vieux et marqué par l'eau salée, repose désormais solidement ancré sur le sol sablonneux, tandis qu'à l'arrière-plan, les contours de la mer d'Andaman et d'une île rocheuse isolée se dessinent dans la brume. Les montagnes semblent presque flotter - rêveuses, lointaines, comme si elles faisaient partie d'un autre monde. Dans cette composition en noir et blanc, l'intemporel rencontre le spirituel, le simple le significatif. C'est un moment entre marée basse et marée haute, entre l'ici et l'au-delà - et le drap qui flotte est le seul qui bouge encore.
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