"Dead Shapes" est une série prise à Deadvlei, au cœur du désert du Namib.
Ici, les arbres morts n'ont pas disparu : ils restent debout, pétrifiés par la lumière et le temps.
Les troncs calcinés émergent du sol d'argile blanche comme des sculptures carbonisées, dans un silence qui semble absolu.
Derrière eux, les dunes rouges s'étendent comme des rideaux de sable, tandis que le ciel immaculé trace une ligne nette entre la terre et le néant.
Chaque arbre est un geste figé, une figure laissée derrière lui pour témoigner d'un autre âge.
Ces formes nues ne parlent plus de vie, mais d'endurance, de beauté, de temps gravé dans la matière.
Un horizon suspendu : là où un lac ancien et oublié contenait le souffle et la sève, la mort devient art.
Ici, l'arbre est toujours le protagoniste : il semble tendre la main avec élégance vers quelque chose d'invisible.
Ses racines noueuses émergent du sol comme des doigts anciens, tandis que ses branches s'ouvrent dans un geste large et équilibré.
Il a l'attitude posée et délicate d'un funambule : suspendu entre l'ombre et le soleil, entre le ciel et l'argile, dans un équilibre parfait mais fragile, comme une marionnette dans un théâtre de marionnettes abandonné par le temps.
La scène est ouverte et chorégraphique : la profondeur et le rythme émergent à mesure que la lumière sculpte les volumes dans une danse d'ombres continue.
À l'arrière-plan, un second tronc est endormi dans le sable, comme un écho lointain du même geste.
Né à Milan le 28 novembre 1977, je vis depuis de nombreuses années à Bormio, où je travaille comme moniteur de ski et m'inspire sans cesse des montagnes et de la nature environnantes.
Pour moi, la photographie n'est pas seulement une question de représentation, mais aussi d'interprétation...
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