Cette œuvre nous tend un miroir conflictuel : un personnage prend un selfie, mais sa tête a été remplacée par une caricature phallique et grotesquement agrandie de lui-même. Elle dénonce ainsi le narcissisme de manière brute et symbolique. Le fond rouge renforce l'urgence et la maladresse de l'image - elle semble chaude, bruyante et intrusive, tout comme le comportement qu'elle dépeint.
La distorsion de la forme fonctionne comme une métaphore visuelle : lorsque quelqu'un s'immerge complètement en lui-même, l'identité s'estompe pour devenir un symbole exagéré de l'ego. Le téléphone fait office de scène, d'autel et d'amplificateur. La petite fleur sur les vêtements du personnage est le seul élément doux de l'image - une allusion presque sarcastique à l'authenticité éclipsée par l'autoglorification.
L'œuvre pose des questions sur notre époque : quelle place l'ego occupe-t-il ? Où s'arrête l'expression de soi et où commence l'obsession de soi ? Et comment regardons-nous - avec attente, inquiétude ou de manière critique ?
Une œuvre puissante et provocante qui ne cherche pas à plaire, mais à exciter.
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