Ford Taunus 17 M type P2

Comment la "petite routière de Cologne" est devenue un "tapis volant".
La prospérité pour tous ceux qui montent, c'était la nouvelle Ford 17 M P2 et l'une des premières voitures pour lesquelles on faisait même de la publicité à la télévision (voir aussi sur YouTube "Ford Taunus 17M P2b Werbung"). Et avec ce petit croiseur de Cologne, Ford Allemagne est définitivement arrivé dans le domaine des voitures de classe moyenne exigeantes, alors qu'outre-Atlantique, Ford à Dearborn a fait l'un des plus gros flops avec sa Ford Edsel. Un croiseur américain de petit format construit selon les souhaits de la clientèle et promu en Amérique avec le slogan "It's German-Made !

Niehler Nacktarsch un tapis volant ?
"Tapis volant", parce que cette Taunus P2 était la première voiture allemande à être équipée en série de jambes de force MacPherson à l'avant et à effacer presque toutes les irrégularités de la route. Et c'est de ces jambes de force que venaient la douceur de la glisse et le doux balancement, le nec plus ultra à l'époque, qui ne deviendront la norme que bien des années plus tard sur les modèles BMW 1800 et 2000.
Sans oublier le surnom moqueur de "Niehler Nacktarsch" (cul nu de Niehl) pour la version de base sans grands ornements chromés, contrairement à la version de Luxe. En dehors de cela, la Taunus P2 ressemblait plutôt à une coupe de la Simca Vedette, qui appartenait déjà à Ford à l'époque, ou de la Ford Fairlane (1954-1961).

Néanmoins, Ford Allemagne pouvait à juste titre célébrer le triplement de ses chiffres d'exportation annuels avec des annonces grand format du type "Le monde a choisi la Taunus 17 M !", car la classe moyenne allemande aimait sa Taunus baroque.
Mais à l'automne 1960, la "ligne de la raison", entièrement nouvelle et développée en interne à Cologne, fit enfin son apparition. Le design aérodynamique était à l'ordre du jour et le baroque de Gelsenkirchen se retrouva soudainement en rupture de stock. La baignoire fit une entrée fracassante sous la forme de la Ford Taunus 17 M P3 !
Ainsi, après seulement trois ans et près de 240.000 exemplaires, c'était déjà la fin.