Ils sont vites comme un chat. Elles vont et viennent entre les fleurs de lavande de notre jardin et ne connaissent pas la moindre seconde de repos. Certes, les mâles de l'anthophore rusée font parfois du surplace pendant un certain temps, en restant suspendus comme un syrphe, mais ce n'est que pour observer une autre abeille et se jeter sur elle.
On peut les voir estimer le moment et la manière de frapper, puis tirer comme une balle sur l'intrus. Quelle que soit la taille de l'abeille ou du bourdon, la collecte de pollen sur "leur" buisson de lavande n'est pas tolérée. Ils s'y écrasent violemment et les chassent. On ne peut plus appeler cela de la malice !
Les mâles de la grande abeille cotonnière ont également ce comportement. Mais ils sont beaucoup plus gros. Ils sont encore les seuls à pouvoir faire goûter à l'anthophore rusée sa propre médecine.
Les deux espèces chassent les autres pollinisateurs afin que leurs femelles puissent récolter davantage de pollen. Et comme les mâles ont également besoin de se ravitailler en nectar de temps en temps pour reprendre des forces, ils se chassent également les uns les autres.
Les femelles de l'anthophore rusée sont encore plus actives. Elles ne s'arrêtent jamais. Elles volent très vite de fleur en fleur jusqu'à ce qu'elles aient récolté suffisamment de pollen. Ensuite, elles se rendent à leur trou pour faire des réserves de pollen pour les larves émergentes. Elles creusent elles-mêmes le trou dans le sol ou dans des murs abrupts.
Les anthophores rusées ont des yeux verts très marqués. Grâce à eux, elles peuvent surveiller tout et n'importe qui. Elles sont donc très jolies. Mais pleines de malice !
Maarten est un photographe amateur passionné qui s'intéresse au monde des petites choses. Sur son blog hebdomadaire www.natuurvertelsels, il vous propose chaque dimanche une nouvelle histoire courte avec des faits et des photos sur la nature, juste sous votre nez. Il a déjà remporté de nombreux concours photographiques.. En savoir plus…